Poèmes
Toute ressemblance avec la réalité serait purement fortuite
D'amour transi
Un jour nous sommes allés à cette exposition
Et très vite j'ai su que tu allais partir
Me laissant là tout seul aux Tuileries comme un con
Avec mes sentiments que je n'aurais su dire
Par la suite j'ai cru qu'on pourrait être amis
Mais j'ai changé d'avis face aux photos de nous
Qui rappellent crûment et ce sans préavis
Que petite princesse moi j'étais fou de vous
La cime du cimetière Montparnasse
On entend gazouiller à 500 mètres autour
De leur arbre, perchés des oiseaux de bonheur
Ils rappellent en criant aux visiteurs du jour
Que le temps finira par effacer les pleurs
Réunis pour leurs morts,
Les vivants aujourd'hui
L'ont un peu oublié,
Et les larmes sont une pluie
Buttes-Chaumont au printemps
J'étais amoureux de toi
Quand on était tous les deux
Dans ce parc ce jour-là
Du soleil plein les yeux
Tu ne m'as laissé t'aimer,
Maintenant c'est mort à jamais
Le bateau ivre mort
Ayant trop navigué sur des flots irascibles
Je renonce pour de bon à rentrer à bon port
Toute la vie j'aurai ce caractère sensible
Qui m'a tant fait souffrir et le fera encore
Je resterai tout seul échoué sur le récif
De mes amours perdues et mes béguins poussifs
De ces histoires sans souffle qui tout juste naissantes
Sont mortes et enterrées parce que la fille plaisante
La petite princesse qui ne reviendra plus
Sur mon lit écrasé comme amoureux transi
Je rêve à ton sourire de fille délurée
Qui s'en alla le jour où tu quittas ma vie
Emporté par le vent ainsi que les nuées
Coup de spleen à Montparnasse
Le visage mouillé alors qu'il ne pleut pas, le poing serré alors qu'il n'y a personne, je marche seul dans la nuit et m'y m'enfonce sans un bruit.
Je croise un couple et jaloux j'aimerais être à sa place à lui.
J'ai peur du noir et les lumières, des feux et des fenêtres, des magasins des lampadaires, me retiennent de pousser un cri.
Dans une chevelure
Où que je pose les yeux inévitablement
Tes cheveux dispersés dans mon appartement :
Me font penser à toi, me font penser à nous
Et la chose se répète à chaque rendez-vous
Sous la pluie le beau temps
Quelle belle journée, quelle belle ville,
Où sont donc passés mes sanglots ?
Cheveux mouillés, souffle le vent,
Il pleut mais pourtant il fait beau.
Le ciel blond
Sous ta chevelure profonde
Une seconde est comme une heure,
Le temps s'arrête et vagabonde
Nous laissant à notre bonheur.
Tes cheveux sont un parapluie
A la toile blonde enchanteresse,
En dessous duquel par temps gris
On est enveloppé de tendresse,
Non mieux ils sont une couverture,
Sous laquelle une forte chaleur,
Dans un élan d'ivresse torture
Et réveille les sens du rêveur !
L'insomnie
Les yeux grands ouverts sur la nuit
Je m'imaginais dans ton lit,
Ta peau plus douce que les galets
Donnait envie d'y reposer
C'était comme aller à la plage
Quand les étoiles sont de retour
Car tes cheveux noirs rappelaient
La mer délaissée par le jour
Je t'aimerai demain
Nora j'aimerais voir tes longs cheveux frisés
Faire avec moi le tour de l'île de la Cité
Il ferait grand soleil et une glace à la main
J'arrêterais enfin de penser à demain
Janvier
La Tour Eiffel de mille feux brûle
De mon balcon je la vois bien
Mais je lui prête attention nulle
Tant le regard d'Iris me tient
Elle vint me chercher à la gare
Ce premier jour de janvier
Tombé amoureux par mégarde
Avec elle je m'abandonnais
Il pleut des souvenirs de nous
Tant de femmes dans les bras desquelles j'essayais
Ma petite Nola en vain de t'oublier
La pluie sur mon visage embrassait mes larmes,
Je ne pris l'alarme au sérieux
Rêvant à un ciel sans nuage
C’est fini maintenant,
Mais on oublie jamais son premier amour
On y pense un peu, un peu pour toujours
Deux amoureux
Il y eut une fraîcheur aux lèvres,
Une odeur embaumait
Un malade assommé
Par une forte fièvre
Elle était bien jolie, et s'occupait de lui
Comme sa mère le faisait,
Les baisers en plus
Elle venait chaque jour
Transpirer son amour
Par chacun de ses pores
Pour le garçon sans père
Balade
Par où commence une histoire d'amour
Et comment en finir avec ton souvenir ?
Il pleut des souvenirs de nous
Devant ton lycée et partout,
Sur le boulevard Saint-Germain,
Et puis dans le creux de mes mains
J'ai toujours ton bracelet
Toi tu as les chaussures
Quand je pleure je suis laid
C'est usant à l'usure
Mein Schatz
Ich war ihr Mann
Du warst meine Frau
Es war kein Traum
Schon wie des Meeres blau
Abréaction
J'attends la débâcle qui ne vient
Entends tu l'orage qui revient
Les longs sanglots et leur fracas
Les larmes chaudes qui me noient
Mon cœur a horreur
De ce vide nouveau qui l’inonde
Déborde sur le ciel
Dévore les nuages
C'est un cauchemar je suis fou
Il fait jour mais tout est noir.
Le vent trace des ondes en dessous des barreaux
Mon cœur saigne, les femmes lui servent de garrot
Rue du Faubourg du Temple
C'est sale Belleville quand on pleure
Comme elle était belle la ville quand elle riait
Comme elle riait dans mes bras ce mois de septembre
Comme je pleurais moi, de novembre à décembre
C'est beau Belleville quand on aime
J'y arrive plus alors c'est laid
Voleuse
La fille qui hante et mes nuits et mes jours
Ne répond plus, après elle je cours,
Est-elle lasse d'embrasser
Celui qui veut l'enlacer ?
La fleur
La fille qui prend la pose
Dont les charmes de rose
Ont attaqué mon cœur
Ne répond plus j'en pleure
Je vois la vie en Rose
Je lui dirai si j'ose
Tu étais la seule à calmer mon coeur chaud
Ton corps de femme réchauffait l’air froid
Jetant sur la vitre une buée de sauna
Mon amour et le soleil
Rentraient dans la chambre
Par ta fenêtre sans volet
Nous
Souvent je pense à toi
Sans comprendre pourquoi
Penses tu à moi ?
Rien qu'une fois par mois
Je ne pense pas